20 novembre 2021

Au cours des dernières semaines, la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), qui représente le personnel de plusieurs centres de la petite enfance (CPE) en grève, a tenté par plusieurs moyens de renouveler le contrat de travail échu depuis le 31 mars 2020.

Afin d’en arriver à une entente, la FIPEQ-CSQ a notamment fait passer ses demandes syndicales de 21 % à 27 % d’augmentation à 13,6 % à 20,3 % selon le corps d’emploi dans une contre-proposition formelle déposée au gouvernement le 24 octobre dernier. Malheureusement, la partie patronale a mis fin à la négociation le vendredi 19 novembre alors que nous refusions d’accepter une hausse de 2 % par année pour plusieurs corps d’emploi.

Concrètement, bien que le gouvernement offre des augmentations intéressantes pour le personnel éducateur, il ne propose toujours aucune solution afin de résoudre le problème du salaire d’entrée qui demeure parmi les plus bas pour un diplôme technique d’études collégiales. Également, il oublie tous les autres corps d’emploi qui se dévouent quotidiennement pour les parents du Québec.

Un CPE, c’est comme une famille : les éducatrices ont besoin d’agente de soutien pédagogique et technique, de préposées et du personnel administratif pour les appuyer. Et c’est sans compter le rôle essentiel de la responsable en alimentation ! Chaque jour, elle doit composer avec des dizaines d’allergies et préparer des menus variés en concordance avec le Guide alimentaire canadien. Ces corps d’emploi ont besoin de valorisation puisqu’ils sont rémunérés de 20 % à 35 % moins dans bien des cas que leurs comparables dans le secteur public.

Accepter une hausse de 2 % par an, ça veut dire d’accepter que des salariées s’appauvrissent par rapport au coût de la vie qui augmente à un rythme soutenu.

Enfin, les CPE accueillent chaque année de plus en plus d’enfants ayant des besoins particuliers. Selon une enquête de la FIPEQ-CSQ, ces enfants sont la deuxième cause d’épuisement des éducatrices. Soyons claires : il faut se réjouir de voir que les CPE remplissent leur mission d’égalité des chances en accueillant de plus en plus d’enfants avec des défis. Cependant, il faut absolument des services et du soutien pour les éducatrices. Malgré plusieurs propositions, la partie patronale est demeurée sans réponse face à nos demandes.

Au cours des derniers mois, plusieurs CPE, de 30 à 35 % selon un sondage interne, ont subi des bris de service. Les parents du Québec ont aussi été ébranlés par plusieurs grèves qui, rappelons-le, sont une privation de salaire pour de bas salariées. En ce sens, ce n’est pas de gaieté de cœur que les intervenantes en CPE sont en grève cette semaine et qu’elles devront se prononcer sur un mandat de grève générale illimitée. Elles mènent ce combat pour les générations futures, pour freiner l’exode du personnel et pour réduire leur épuisement professionnel.

La FIPEQ-CSQ invite tous les parents du Québec à être solidaires du personnel en CPE en grève et à le soutenir en participant aux manifestations devant le ministère de la Famille à Montréal et devant le Conseil du trésor à Québec le mardi 23 novembre. Elle suggère également aux parents touchés par le débrayage d’exprimer leur mécontentement à leur député.

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