9 décembre 2020

Nous sommes déçues.  

Alors que le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, avait promis des mesures concrètes pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, il a plutôt annoncé le recours à un portail web de recrutement déjà existant et une formation accélérée pour 50 éducatrices déjà à l’emploi de CPE ce matin en conférence de presse.

Durant toute cette conférence de presse, Mathieu Lacombe n’a pas abordé une seule fois la pénurie de main-d’œuvre en milieu familial. Il n’a pas non plus parlé du manque de remplaçantes et d’assistances. Il nous a présenté un portrait tronqué en indiquant que 1300 postes sont à pourvoir alors qu’il y en a au moins 4 fois plus en réalité.

Notre équipe était prête à se mettre en action ce matin. À tendre la main pour améliorer un éventuel plan d’action. À travailler pour trouver des solutions. Pour la FIPEQ-CSQ, l’annonce de ce matin était un gros ballon de plage déjà dégonflé. 

Nous ne voyons rien pour améliorer les conditions de travail en petite enfance malgré le fait que le ministère de la famille identifie lui-même le salaire, le peu d’opportunité d’avancement et la dévalorisation de la profession comme les principaux obstacles à la rétention des intervenantes en CPE et en milieu familial.

Certes, le ministre du Travail, Jean Boulet, a fait une annonce intéressante avec deux projets de formation accélérée sur la Côte-Nord et en Montérégie. Cependant, la FIPEQ-CSQ craint que cette initiative qui permettra à 50 éducatrices de se qualifier sera insuffisante.

Le réseau de la petite enfance mérite mieux. Il mérite qu’on en prenne soin. Qu’on s’attarde, oui au recrutement, mais aussi à la rétention. C’est bien beau attirer de nouvelles personnes dans le réseau, mais on ne sera pas plus avancée si elles le quittent par la suite. Et c’est ce que l’on observe sur le terrain présentement.

Un comité sur l’évaluation de l’emploi et sur la rémunération des responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) doit rendre des conclusions d’ici l’automne 2021. Les intervenantes en CPE sont présentement en négociation pour renouveler l’entente nationale et regroupée. Il s’agit là de deux véritables forums pour bonifier les conditions de travail et assurer la rétention du personnel. Le ministre de la Famille doit prendre ses responsabilités par rapport à la négociation et au comité. Il a une obligation de résultat.