28 novembre 2018

La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) demande au premier ministre du Québec, François Legault, de rassurer les intervenantes en petite enfance, particulièrement celles en milieu familial, concernant les maternelles 4 ans.

«Les services éducatifs publics en milieu familial offrent autant de places pour nos enfants que les CPE. Or, François Legault en a complètement fait abstraction dans son discours inaugural en indiquant souhaiter une complémentarité entre les CPE et la maternelle 4 ans», s’inquiète la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.

Plus spécifiquement, M. Legault a indiqué à maintes reprises au cours des derniers mois qu’à peine 20% des enfants de 0 à 4 ans fréquentent les CPE pour justifier sa volonté d’imposer des maternelles 4 ans pour tous. Or, si on inclut les autres types de services éducatifs régis et les maternelles 4 ans déjà existantes, on parle plutôt de 80% des enfants qui sont soit dans le réseau de la petite enfance, soit dans le réseau scolaire.

Bien que la FIPEQ-CSQ apprécie que le premier ministre reconnaisse la qualité des CPE et des intervenantes qui y travaillent, elle se questionne sur ses véritables intentions. «Monsieur Legault joue avec les chiffres. Une majorité d’enfants au Québec se retrouve dans un service éducatif. Pourquoi ne parler que des CPE? Nos membres en milieu familial qui se dévouent au quotidien pour nos tout-petits veulent être rassurées aujourd’hui», demande Mme Grenon.

Par ailleurs, la FIPEQ-CSQ rappelle que le consensus est de travailler en complémentarité en milieu défavorisé. «À l’heure actuelle, même en développant uniquement des maternelles 4 ans en milieu défavorisé, la complémentarité n’est pas respectée et plusieurs commissions scolaires doivent recruter dans nos milieux pour combler leurs places. Le premier ministre doit retourner à la table à dessin et travailler avec les partenaires de la petite enfance pour atteindre notre objectif commun de favoriser le développement global de nos enfants», estime Mme Grenon.

Retour au tarif unique

La FIPEQ-CSQ salut par ailleurs la confirmation par le premier ministre de sa volonté d’abolir la modulation des tarifs des services éducatifs publics à la petite enfance. Depuis 2014, c’est 160 M$ par année que le gouvernement allait chercher dans les poches des parents. Plusieurs n’ont eu d’autres choix que de se tourner vers le privé qui revenait moins cher dans certains cas.

«François Legault le dit lui-même : il s’agit d’un choc tarifaire sans précédent pour les parents. Nous lui demandons de revenir au tarif unique dès sa mise à jour économique de lundi prochain», précise Mme Grenon.

Protection du budget de l’éducation

Bien qu’elle salut la volonté du gouvernement de protéger le secteur scolaire d’éventuelles coupures budgétaires, la FIPEQ-CSQ se demande pourquoi la petite enfance ne bénéficie pas de la même protection.

«Nos intervenantes en petite enfance sont le premier maillon de l’éducation», rappelle Mme Grenon.

«Nous nous réjouissons aujourd’hui pour nos collègues du secteur scolaire qui ont subi des coupures importantes au cours des dernières années, mais nous déplorons que le gouvernement n’ait pas une vision globale pour nos tout-petits. Nous venons de subir des coupes de centaines de millions sous le précédent gouvernement. Notre réseau a besoin d’un réinvestissement important et d’une protection contre les contrecoups économiques», termine Mme Grenon.