21 août 2020

Suite à l’étude des crédits budgétaires du ministère de la Famille, qui a démontré une fois de plus les besoins criants dans les services éducatifs en milieu familial et les difficultés qu’éprouve le gouvernement à offrir toutes les places manquantes en services éducatifs, la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) presse le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, à revenir à la table des négociations.

Tel que confirmé à l’étude des crédits budgétaires de la petite enfance, la liste d’attente pour les services éducatifs à la petite enfance s’allonge alors que 46 000 enfants sont inscrits à La Place 0-5, soit 4 000 enfants de plus que l’an dernier.

Avec le manque de ressources actuel en milieu familial, la FIPEQ-CSQ estime que le réseau ne pourra pas répondre à la demande de sitôt. Or, avec les ressources appropriées, les services éducatifs en milieu familial pourraient jouer un rôle important afin de combler les places manquantes, et ce, à coût abordable, tel que mentionné par le ministre lors des crédits budgétaires de son ministère.

La FIPEQ-CSQ souligne depuis longtemps l’importance de mieux évaluer les besoins et de répondre aux problématiques de longue date pour garantir des services éducatifs de qualité aux familles : des enjeux tels que les conditions de travail insuffisantes des responsables en services éducatifs en milieu familial régi et subventionné (RSE) en lien avec leurs responsabilités et le manque de valorisation de leur expertise.

La fédération déplore que le gouvernement persiste et continue d’investir des sommes faramineuses dans la mise en place des maternelles 4 ans alors qu’il ne parvient pas à offrir des conditions de travail décentes pour soutenir les RSE en place et attirer du personnel supplémentaire, d’autant plus que la charge de travail des responsables en services éducatifs a augmenté depuis le début de la pandémie. En effet, il est estimé que 24 000 places sont actuellement inoccupées en milieu familial régi et subventionné, mais ne peuvent être attribuées à cause du manque criant de responsables dans le réseau.

Ainsi, la FIPEQ-CSQ juge qu’il est urgent d’agir pour trouver des solutions et répondre tant aux besoins des parents, qu’à ceux des RSE. La Fédération réitère son invitation au ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, à se manifester et venir se rasseoir à la table de négociations rapidement.

« Nous voulons négocier et éviter tout moyen de pression sur les parents qui ont déjà eu la vie dure ces derniers mois. Nous ne voulons pas mettre les parents dans une situation où ils se retrouvent sans service. Nous attendons depuis un moment que le ministre nous tende la perche et nous propose des dates pour reprendre les discussions avec nous, de bonne foi. »
– Mélanie Piché, vice-présidente de la FIPEQ-CSQ.

La Fédération la plus représentative en petite enfance au Québec avec plus de 13 000 membres ne souhaite pas en arriver à la grève, mais maintient sa position : la seule façon de parvenir à une entente, c’est en faisant preuve d’écoute, de respect et de considération envers les responsables qui sont sur le terrain et qui travaillent avec les familles au quotidien.

La FIPEQ est déçue de constater que la profession dans son ensemble est affaiblie alors que près de la moitié des responsables en service éducatif en milieu familial (RSE) songent à quitter la profession, ce qui pourrait engendrer la disparition de plus de 30 000 places. Elle souligne qu’avant la crise de la COVID-19, 1 800 postes de responsables en services éducatifs (RSE) étaient à pourvoir au Québec et estime que ce nombre aura presque doublé aujourd’hui, au moment de la rentrée.

La Fédération espère que cet appel à la négociation sera entendu par le ministre et permettra de réduire l’écart entre les deux parties afin de parvenir à une entente.