La CSQ et la FIPEQ réclament plus de 249 millions à l’échelle du Québec
30 mai 2018
À l’occasion de la Semaine des services éducatifs à la petite enfance, la vice-présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Éthier, et Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), interpellent le gouvernement du Québec pour revendiquer un réinvestissement majeur dans le réseau public de la petite enfance.
Pour les leaders syndicales, cela doit notamment passer par l’utilisation des transferts fédéraux dédiés aux services de garde et par les montants provenant de la modulation des tarifs. Les montants ainsi récupérés représentent 249 millions de dollars pour l’ensemble du Québec.
Rappelons que le ministre Fortin a déclaré à de multiples reprises qu’il s’engageait à réinvestir ces sommes dans le réseau. Dans le cas de la contribution additionnelle, cet engagement est même écrit dans la loi instaurant la modulation.
« Soyons clairs : la CSQ et la FIPEQ maintiennent leur revendication de mettre fin à la modulation des tarifs. Mais aussi longtemps que ça ne sera pas fait, cet argent versé par les parents doit absolument être réinvesti dans notre réseau public », explique Sonia Éthier.
Des erreurs graves
Un dossier de l’Observatoire des tout-petits, diffusé le 22 mai dernier, faisait état du manque de qualité dans les garderies privées. La Direction de la santé publique de Montréal et plusieurs acteurs de la société civile, dont l’économiste Pierre Fortin, sont sans équivoque : il faut favoriser le réseau public. « Pourtant, le gouvernement Couillard a préféré pousser les parents vers le secteur privé avec la modulation des tarifs et le crédit d’impôt. Pire encore, il a profité de cette contribution financière provenant de la poche des parents pour réduire d’autant son propre financement en petite enfance », dénonce Sonia Éthier.
Investir au bon endroit
Pour la présidente de la FIPEQ-CSQ, ces sommes doivent prioritairement servir à répondre aux besoins des enfants à besoins particuliers.
« Pour l’aide aux enfants à besoins particuliers, nous demandons que le gouvernement bonifie substantiellement la contribution actuelle de 40 dollars par jour, qui est nettement insuffisante. Cet effort supplémentaire permettrait notamment de réduire les ratios, d’offrir davantage de services spécialisés et l’accès à plus de formation pour les intervenantes en petite enfance », explique Valérie Grenon.
Une pleine reconnaissance
D’autre part, la présidente de la FIPEQ-CSQ ajoute que ces sommes devraient également servir pour la valorisation de la profession d’intervenante en petite enfance.
« Ces femmes sont des professionnelles qui méritent d’être reconnues pleinement. Elles contribuent chaque jour au développement de nos enfants et elles devraient pouvoir travailler dans des conditions favorables. De plus, elles doivent pouvoir compter sur l’appui des ressources spécialisées dont elles ont besoin », précise Mme Grenon.
Des partis politiques qui doivent s’engager
En terminant, Sonia Éthier et Valérie Grenon soutiennent que « tous les partis politiques au Québec doivent prendre l’engagement ferme de renforcer notre réseau public de services éducatifs à la petite enfance. Ce réseau a durement souffert sous le règne des libéraux depuis 2014, avec des compressions de 350 millions de dollars, et il faut absolument redresser la situation sans plus tarder », concluent-elles.