La CNESST donne raison à la FIPEQ-CSQ
19 décembre 2020
Port de la protection oculaire en hiver : la CNESST et le ministère de la Famille donnent raison à FIPEQ-CSQ!
Pour la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), le port combiné du masque et de la protection oculaire à l’extérieur l’hiver était absurde et incompréhensible.
Découvrez le reportage de LCN sur le sujet.
Les intervenantes en petite enfance ne peuvent jouer ni courir dehors avec les enfants en portant une lunette ou une visière embuée. En effet, certaines conditions ambiantes, telles que les températures basses, entraînent des enjeux de formation de buée sur la protection oculaire avec le masque de procédure, ce qui augmente le risque d’accident de travail.
Rappelons que le 30 novembre dernier, le ministère de la Famille a informé le réseau des services éducatifs à la petite enfance via son bulletin d’information que le port des équipements de protection individuelle demeurera obligatoire pour les intervenantes à l’extérieur cet hiver.
Recherche de solutions
Pour pallier cette problématique, le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a proposé à même son bulletin quelques solutions comme changer le masque fréquemment, le recouvrir d’un foulard au besoin et remplacer la visière par une lunette de sécurité pour davantage de confort. Or, celles-ci n’affrontent pas la difficulté première qui est la formation de buée sur la protection oculaire. Dans une lettre transmise à M. Lacombe, la présidente de la FIPEQ-CSQ explique les problématiques avec le port de l’Équipement de protection individuelle (EPI) à l’extérieur l’hiver.
Ainsi, la Fédération, constatant l’urgence d’agir, a rapidement invité ses membres à se mobiliser pour que Mathieu Lacombe se déplace sur le terrain, en plus d’interpeller son cabinet pour lui demander des solutions alternatives.
Mesure assouplie par la CNESST
Fort heureusement, ces actions ont porté fruit : la CNESST a invité l’ensemble des partenaires du réseau à une rencontre à laquelle elle donne raison à la FIPEQ-CSQ. Le port du masque de procédure seul est maintenant possible cet hiver à l’extérieur, en solution de dernier recours.
Cette annonce, confirmée par le ministère de la Famille, a été officialisée hier matin sur la page web de la CNESST. Bien qu’il s’agisse d’un premier pas, la FIPEQ-CSQ entend poursuivre son travail de représentation en lien avec toutes les problématiques vécues par ses membres avec les EPI.
Plus spécifiquement, la Commission prévoit que :
- Le port d’un masque de procédure et d’une protection oculaire (lunette de sécurité ou visière) par les intervenantes demeure obligatoire lorsque la distanciation physique de deux 2 mètres ne peut être respectée avec les enfants;
- Néanmoins, le port d’un masque de procédure seul est possible, en dernier recours, lorsque les conditions ambiantes (exemple : basses températures) engendrent la formation de buée sur la protection oculaire. Par contre, avant d’opter pour cette solution, l’employeur doit tenter de remédier à cette difficulté en considérant d’autres solutions techniques, par exemple;
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- coller un ruban adhésif médical pour empêcher l’humidité de joindre la protection oculaire;
- essayer plusieurs masques dans l’optique d’en trouver un qui est mieux adapté;
- appliquer un produit pour empêcher la formation de buée.
- Le port d’une lunette de ski comme protection oculaire est aussi acceptable en condition hivernale, lorsque le seul risque présent est la COVID‑19, ce qui le cas pour les services éducatifs. Celle-ci doit être lavée et nettoyée fréquemment et ne peut être partagée entre les intervenantes. De plus, si l’employeur privilégie cette option, il doit défrayer les couts pour l’achat de cet équipement.
Lunettes sur ordonnance
En outre, la CNESST tient à nous préciser que la santé publique privilégie le port du masque de procédure seul, à la visière seule. Cette avenue, soit celle du porter la visière seule, qui était par d’ailleurs déjà ouverte par l’INSPQ, est une option intéressante pour les intervenantes portant une lunette sur ordonnance puisqu’elles ne peuvent, bien entendu, la retirer pour diminuer la formation de buée à l’extérieur. Ainsi, il ne reste plus qu’à s’assurer que les employeurs offrent bel et bien cette possibilité aux salariées vivant cette situation.