26 décembre 2020

Les faits

Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a récemment annoncé sur Twitter un montant de 2,5 M$ pour l’achat local en alimentation.

https://twitter.com/lacombemathieu/status/1329062873188995072

La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) a vérifié cette information.

 

Verdict : Cet investissement est nettement insuffisant.

Précisons d’abord que ce montant sera versé uniquement aux installations et que le milieu familial régi et subventionné est laissé de côté par le gouvernement.

De 2018 à 2020, les budgets en centre de la petite enfance (CPE) ont augmenté de 2,15 %. Pour la même période, le prix des aliments a bondi de 6,3 %.

L’ajout de 2,5 M$ représente à peine 26 $ par semaine pour une installation de 80 enfants. C’est nettement insuffisant pour assurer un achat plus local selon Frédéric Guilbault, responsable de l’alimentation au Centre de la petite enfance HEC de Montréal.

En entrevue avec la FIPEQ-CSQ, M. Guilbault explique que le nouveau guide alimentaire canadien prévoit désormais que la moitié des portions doivent être composées de fruits et de légumes. Or, entre 2018 et 2020, le prix pour les légumes a augmenté de 18,1 % et de 13,6 % pour les fruits. Le fait que les enveloppes budgétaires soient octroyées sans prendre en considération l’augmentation du prix des aliments cause bien des problèmes pour le personnel en cuisine.

Les nouvelles sommes de Québec pour l’achat local représentent moins de 2 % d’augmentation du budget d’épicerie, bien loin de compenser l’écart entre les augmentations de l’enveloppe budgétaire et l’augmentation du prix des aliments.

Alors que le ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, souhaite que 57 % des produits soient québécois, M. Guilbault estime qu’il réussit à acheter des produits locaux pour 20 % de ses recettes l’hiver et 40 % l’été, bien loin des cibles de Québec. À son avis, le montant de 2,5 M$ est nettement insuffisant pour changer la donne.