13 octobre 2020

Rencontre entre le ministère de la Famille et la FIPEQ-CSQ

Alors que le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, annonçait 10 journées de congé pour les milieux familiaux le 6 octobre, des représentantes de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) se sont entretenues avec le ministère de la Famille le 9 octobre afin de partager leurs préoccupations. Cette rencontre avait lieu à la suite d’une première conférence téléphonique tenue le 7 octobre.

La Fédération voyait deux problèmes majeurs avec cette annonce :

  1. Aucune journée n’était prévue pour les intervenantes en CPE;
  2. Les milieux familiaux avaient déjà droit à un nombre de journées illimitées.

Concernant la limite de 10 jours pour les milieux familiaux

La FIPEQ-CSQ a plaidé que cette mesure n’était pas équitable puisqu’il était probable que certains milieux doivent fermer à plus d’une reprise. Avec les délais pour obtenir un résultat de test, une fermeture pourrait se traduire par la perte de plusieurs journées, même si le test s’avèrait négatif.

De plus, la Foire aux questions (FAQ) annexée au bulletin du ministère de la Famille du 6 octobre prévoit que ces congés peuvent être pris d’ici la fin de l’urgence sanitaire. Or, bien malin celui qui peut prédire la fin de cette crise! Advenant que l’urgence sanitaire soit en vigueur pendant deux ans encore, pourquoi les milieux devant fermer à plusieurs reprises en raison de recommandations de la Santé publique seraient-ils désavantagés? Cette décision est d’autant plus choquante qu’elle contraste avec les promesses du ministre de la Famille de mai 2020 où il garantissait la rémunération des milieux familiaux en cas de fermeture.

La FIPEQ-CSQ a également fait valoir ses préoccupations concernant le caractère rétroactif de la mesure annoncée. En effet, un milieu familial ayant reçu plus de 10 jours de rémunération pour un motif lié à la COVID-19 depuis le 1er septembre pourrait se retrouver à devoir rembourser des sommes à son bureau coordonnateur.

Précision concernant le 1,35 $ en milieu familial

La FIPEQ-CSQ a fait valoir au cours de la rencontre que depuis mai, elle a documenté de nombreux cas où les Responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE) ne recevaient pas de contribution parentale, mais qu’elles se faisaient tout de même ponctuer leur subvention de 1,35 $ comme si elles le recevaient.

Le ministère a confirmé l’interprétation de la FIPEQ-CSQ que les bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial qui agissent de cette façon errent dans leur façon d’appliquer les directives. Toutes les RSE qui ont eu des coupures de 1,35 $ sur des contributions parentales qu’elles n’ont pas reçu sont invitées à communiquer avec leur syndicat local afin d’obtenir réparation.

Rappelons par ailleurs que la FIPEQ-CSQ continue de prôner le versement de la pleine subvention de la RSE, incluant la contribution parentale.

Pour une pleine rémunération en CPE

La FIPEQ-CSQ a déploré que la seule situation permettant aux intervenantes en CPE de maintenir leur pleine rémunération soit celle où une fermeture est recommandée par la Santé publique. Dans le réseau de l’éducation et de l’enseignement supérieur, les employés conservent pourtant leur traitement salarial pour les motifs suivants :

  • En isolement sur ordre de la santé publique, avec ou sans symptôme;
  • En isolement identifié comme contact d’un cas confirmé par les autorités de santé publique;
  • En isolement par l’employeur au regard de symptômes apparents.

Concernant ce dernier point, la Fédération a également fait valoir qu’elle s’inquiétait de voir que la FAQ du bulletin du ministère de la Famille du 6 octobre indiquait qu’un gestionnaire pouvait isoler une employée avec des motifs raisonnables sans traitement. La FIPEQ-CSQ a plutôt suggéré que les employeurs devraient suivre avec la salariée les recommandations de l’outil d’autoévaluation des symptômes de la COVID-19 du gouvernement plutôt que de laisser des situations arbitraires se produire.

La FIPEQ-CSQ déplore le deux poids, deux mesures avec le réseau de l’éducation et de l’enseignement supérieur.

La Fédération a rappelé au ministère que les intervenantes en CPE doivent avoir des contacts rapprochés à plusieurs moments de la journée ce qui les rend vulnérables à la transmission du virus.

Pour une priorité aux tests

Enfin, la FIPEQ-CSQ a souligné au ministère qu’une grande partie des problématiques découle des délais pour l’obtention d’un test de dépistage et la transmission des résultats. Alors que le premier ministre du Québec, François Legault, annonçait des tests plus rapides pour les enseignants, la Fédération demande le même traitement pour le réseau de la petite enfance.

Résultats de la rencontre

Le ministère de la Famille a été à l’écoute des demandes de la FIPEQ-CSQ et a convenu de maintenir un canal de communication pour éviter les situations problématiques. La Fédération attend des nouvelles à savoir si certaines orientations pourront être modifiées à la suite de ses interventions.  Il a finalement été convenu d’instaurer un comité de travail pour les situations spécifiques pouvant survenir dans chacun des milieux.