21 janvier 2020

Un texte de Stéphanie Coulombre, RSE membre de l’ADIM Laval-Lanaudière.

Vers 5 h 30, j’entends bébé de tout juste 4 mois dans le moniteur. Je me lève à pas de souris et je vais le chercher dans sa chambre. Je l’allaite et je l’emmène avec moi dans le salon. Nous restons collés à dormir sur le divan jusqu’à 6 h 30. Je le dépose doucement sur un coussin et il dort profondément. Je prépare ma tisane et celle de mon grand de 7 ans. Puis,  mon déjeuner et celui de ma fille de 4 ans. Je les entends qui descendent l’escalier. Je prépare les gobelets d’eau et les débarbouillettes pour la collation. À 7 h, je débarre la porte du côté, entrée de notre milieu de garde. Quand le premier ami arrive, nous descendons, ma fille, le bébé et moi, déjeuner en bas dans la salle de jeux. Mon grand fait son déjeuner en haut et fait son « école » que je prépare la veille au soir sur un cabaret sur la table, puis « l’école » avec papa.

L’ami a apporté son déjeuner. Nous déjeunons ensemble en bavardant. Bébé gazouille ou dort encore sur un matelas de sol. Après le déjeuner, les enfants sortent une montagne de livres de la bibliothèque ou des feuilles pour dessiner. Je dessine avec eux ou je vais jouer du piano en attendant les autres amis. 1 ou 2 autres amis nous rejoignent. Nous commençons une activité selon la journée que nous sommes : aquarelle, cuisine, musique, modelage, découpage… Nous chantons des chansons selon l’activité. Quand les amis veulent se retirer, ils sortent les blocs en bois, les rails de trains, le bac de cuisine et improvisent un restaurant. Bébé joue au sol et chaque ami va lui flatter les cheveux et lui parler. Les derniers amis arrivent. Ma cocotte rejoint papa et son frère en haut. Je mets bébé confortablement dans le porte-bébé pour sa sieste et j’accompagne les amis pour le lavage des mains. Nous chantons les mêmes comptines. Ensuite, c’est la collation. Aujourd’hui, un tel ami est le « serveur ». Il sert les fruits à ses amis. Puis après quelques couches à changer, tous les amis se sont lavé les mains, nous pouvons nous habiller de la tête aux pieds et sortons jouer dehors.

Mes enfants et tout le monde se retrouvent à l’extérieur. C’est l’automne. La cour est pleine de feuilles multicolores. Chacun a son petit râteau. Nous faisons la plus haute montagne de feuilles sous la glissade pour glisser dedans. Tout le monde s’amuse. Bébé est réveillé et un ami le promène en poussette. C’est chacun leur tour. Certains enfants préfèrent se balancer, d’autres cuisiner des recettes avec du sable, des roches et des feuilles ou d’autres, jouer au ballon. Le diner préparé le soir est au four, il cuit doucement. Vers 11 h, nous rentrons. Je range les  vêtements d’extérieur dans les manches des manteaux, j’aide les amis à se déshabiller et je range leurs bottines. Je vais avec les amis dans la salle de jeux et on sort quelques jeux et casse-tête. Les amis sont excités et ils veulent jouer au chien et au chat.

Vers 11 h 30, nous allons laver nos mains et nous nous préparons à manger. Les amis chantent une chanson et le « serveur » du jour donne les ustensiles puis les assiettes remplies. Quand novembre arrive, les amis me demandent d’allumer une chandelle et de manger les lumières éteintes. Nous mangeons en bavardant. J’apprends à un poupon d’un an à manger avec sa cuillère.

Une nouvelle amie de 18 mois imite les grands et répète tout ce qu’ils disent. Tout le monde trouve cela bien drôle. J’allaite bébé en écoutant les discussions autour de la table. On parle de ce que tout le monde aime faire à la maison ou la fin de semaine ou des aliments préférés et de la température qu’il fait. Pour le dessert, les amis veulent des fruits secs . Ils peuvent choisir parmi des dattes, des abricots et des raisins secs. Le petit « serveur » s’amuse à compter le nombre demandé de fruits puis distribue le tout.

Après diner, les amis sortent le tunnel ou jouent du piano ou regardent des livres. Je passe le balai. Un des enfants me demande le petit balai et vient m’aider. Bébé dort paisiblement dans le porte-bébé. Les amis peuvent ensuite préparer leur petit matelas, placer leur couverture et leur petit oreiller, aller aux toilettes et se choisir un livre. Après les changements de couche, je lis une histoire et leur remonte la couverture une à une. Je vais coucher le bébé de 1 an qui dort dans un parc à l’étage. Tout le monde s’endort. Plus un bruit dans les moniteurs. Il est 12 h 45. C’est le temps pour ma famille de diner. Puis, nous faisons la vaisselle. Mes enfants vont jouer dans la cour ou dans leur chambre ou font de la peinture à la table. S’il y a un ami absent, ils font une sortie avec papa. J’allaite bébé sur le divan puis je continue la couture d’une couronne en feutrine pour la fête d’une cocotte de mon service de garde.

Vers 14 h 30, je prépare la collation de l’après-midi avec ma fille, puis nous levons le bébé de 1 an et ensuite les amis qui dorment dans la salle de jeux. Les amis rangent leurs lits, vont aux toilettes et remettent leurs pantoufles. J’aide les plus jeunes et je change les couches. Nous mangeons la collation puis je prépare les vêtements et nous retournons jouer dans la cour. Je pousse les amis qui se balancent. Ils veulent que je leur chante des chansons d’Halloween. Puis, ils organisent une partie de cache-cache ou une course à obstacles et quelques parents commencent à venir chercher leurs enfants. J’aime beaucoup discuter avec les parents à propos de leurs enfants et de leur journée avec nous. Je suis heureuse de prendre soin de leur petit, qu’ils aient choisi notre milieu. Je suis fière. Quand il ne reste que quelques amis, nous allons dessiner à la craie dans le stationnement ou je sors la brouette et nous allons marcher non loin de la maison. Les amis me posent des questions et vice-versa. Il fait beau. Ça sent bon. Nous parlons des sortes d’arbres, des oiseaux, du ciel et de ce qu’ils aimeraient manger pour le souper à leur maison. Les derniers parents arrivent et je retourne dans ma maison. Il est 17 h.

Je retrouve mes enfants. Ils me parlent de ce qu’ils ont fait pendant ma promenade. Nous cuisinons le souper et mettons la table ensemble. On prépare le diner des amis pour le lendemain ou le surlendemain en même temps. Je lave les gobelets et nous lavons la literie et les débarbouillettes de la journée. Nous vidons les poubelles. Après le souper, nous jouons à un jeu de société ou regardons des livres puis je vais prendre mon bain avec bébé. Ensuite, les deux grands se lavent et préparent leurs vêtements pour le lendemain. Ils choisissent des histoires pendant que bébé se couche. Puis, vient l’heure des histoires et de discuter de la journée du lendemain. Ma fille veut un lait froid et mon fils une infusion à la camomille. C’est l’heure du dodo pour mes grands, il est 20 h.

C’est notre temps pour nous, mon amoureux et moi. Le temps de terminer la vaisselle, le lavage et le pliage. Je prépare les activités du lendemain et je vais vider le compost à l’extérieur. Nous préparons aussi les exercices « d’école » pour notre grand à qui nous faisons l’école à la maison. Nous rangeons les dessins et bricolages de la journée, coupons les fruits et les légumes pour le lendemain. Je vais passer le balai dans l’entrée du milieu de garde, écrire le menu, placer les vêtements de ma fille et de bébé pour la future sortie à l’extérieur et laver lavabo et toilette rapidement. Parfois, je repasse le balai dans la salle de jeux ou le vendredi, je passe balayeuse et « moppe » et lave toute la literie. Je m’assure aussi, s’il y a lieu, d’avoir répondu aux courriels ou textos des parents du milieu, envoyé mes tableaux et fiches au bureau coordonnateur ou préparé l’infolettre pour les parents pour le mois à venir. Je partage aussi les photos de notre quotidien aux parents pour qu’ils puissent voir leurs cocos dans leurs activités ici. Finalement, je fouille dans mes recettes, regarde la télévision ou lit un roman avant de me coucher. J’allaite bébé aux 2-3 heures, parfois plus, et entre temps, je dors paisiblement. Mes grands se réveillent parfois, comme tous les enfants, à cause des loups ou des sorcières.

Puis aux alentours de 5 h 30, les sons dans le moniteur me réveillent et tout recommence pratiquement comme tout ce que j’ai décrit plus haut. Je n’ai aucune misère à me lever chaque matin. Je n’ai aucune « envie pressante » que ce soit le week-end ou les vacances. Je ne ressens aucun stress ou aucun aspect négatif sur mon métier, ma passion. Je suis tout simplement bien et à ma place. Je suis fière et reconnaissante d’être RSE. Je suis fière de pouvoir rester à la maison avec mon conjoint et mes enfants. Je suis fière quand nous comblons les places dans notre milieu, quand les gens nous choisissent. Je suis fière quand nous célébrons l’anniversaire d’un ami. Parfois et même souvent, les cinq anniversaires. Je suis fière quand j’apprends quelque chose à un enfant, quand je les vois partager, discuter, s’écouter. Je suis fière quand l’un d’eux fait un dessin ou une peinture ou une construction, quand ils jouent de la musique, quand ils disent « je t’aime » ou font un câlin. Je suis fière quand je les entends rire, quand je les entends se respecter, demander pardon, demander quelque chose poliment ou dire merci. Je suis fière quand ils prennent soin des choses, rangent les jouets dans le plaisir en chantant. Quand les amis m’imitent, répètent une chanson que je leur ai apprise. Je suis fière quand je vois un plus grand aider ou prendre soin d’un plus petit. Quand un petit reproduit quelque chose qu’un plus grand a fait. Je suis fière quand un enfant règle de lui-même un conflit. Quand ils trouvent eux-mêmes une solution à leur problème. Mais je suis fière aussi quand ils me demandent conseil ou de l’aide, tout simplement. Je suis fière quand les amis arrivent le matin et sont heureux de me rejoindre. Je suis fière quand les parents reviennent l’après-midi et que les enfants quittent bien et heureux de leur journée chez moi. Je suis fière d’organiser une activité, de cuisiner les aliments maison, de les faire participer. Je suis fière d’être patiente, bienveillante. J’aime cuisiner le pain avec eux. Leur apprendre à coudre, à tricoter, à jouer du piano. Je suis fière de prendre soin d’eux comme de mes propres enfants. Je suis surtout fière d’être là. D’être présente dans ce passage de leur vie qui compte énormément. Oui voilà. Je suis fière d’être là aujourd’hui pour eux et avec eux à 100 %. Mais, il y a un sentiment encore plus fort que ma fierté d’être RSE, c’est ma gratitude et mon bonheur de l’être.