Réduction des ratios d’éducatrices formées
11 mai 2020
Rareté de main-d’œuvre en petite enfance
Diminuer les ratios d’éducatrices formées n’est pas la solution, selon la FIPEQ-CSQ
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) a pris connaissance de l’arrêté ministériel diffusé en fin de semaine concernant l’abaissement des ratios d’éducatrices formées en centre de la petite enfance (CPE). Dorénavant, seulement une éducatrice sur trois, plutôt que deux sur trois, aura besoin d’avoir sa formation en Techniques d’éducation à l’enfance en CPE.
« Le ministre s’est enfin rendu compte qu’il devait agir pour contrer la rareté de main-d’œuvre en CPE, mais on ne peut faire autrement que de rester sur notre faim. Nous lui indiquions la semaine dernière qu’il serait impossible de respecter les ratios de deux éducatrices formées sur trois en CPE et qu’il fallait prévoir un plan pour la rétention et l’attraction de la main-d’œuvre. Or, tout ce qu’on constate aujourd’hui, c’est une réduction des exigences sans aucune mesure pour valoriser les éducatrices. C’est un non-sens », déplore la présidente de la FIPEQ‑CSQ, Valérie Grenon.
La FIPEQ-CSQ rappelle que sa correspondance du 31 mars dernier au bureau du premier ministre, François Legault, demandant des primes pour les intervenantes en petite enfance est restée lettre morte. « La situation était déjà critique avant la crise de la COVID-19, elle l’est encore plus aujourd’hui! », souligne Mme Grenon.
À l’heure actuelle, une responsable en services éducatifs en milieu familial (RSE) gagne 12,42 $ l’heure contre 16,75 $ l’heure pour une éducatrice non formée en CPE et 18,98 $ l’heure pour une éducatrice formée en CPE. « C’est nettement insuffisant! Nous sommes le premier maillon de l’éducation et force est de constater que notre profession n’est pas suffisamment valorisée », se désole Mme Grenon.
Des données alarmantes
Un récent comité mis en place par le ministère de la Famille confirme des données alarmantes pour la relève dans le réseau de la petite enfance. En effet, alors que les inscriptions sont en chute libre de près de 20 % depuis 2014, le taux de diplomation se situe à 26 % après trois ans et à 28 % après cinq ans.
« Il faut arrêter d’essayer de réinventer le bouton à quatre trous : c’est de meilleurs salaires pour attirer et retenir la main-d’œuvre qu’il faut! Nous souhaitons la mise en place de primes en attendant l’adoption d’un véritable plan d’action et de conditions de travail bonifiées de manière permanente », termine Mme Grenon.