La conversion doit passer par les CPE
23 octobre 2020
La FIPEQ-CSQ demande que la conversion de places passe par les CPE
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) salut l’ouverture du ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, de permettre à des garderies privées non-subventionnées (GNS) de se transformer en CPE. Pour la FIPEQ-CSQ, le modèle de garderie commerciale doit être aboli.
«Lorsqu’on demande aux parents directement ce qu’ils souhaitent, bien ils nous répondent qu’ils cherchent des services de garde de qualité, c’est le premier critère, mais également des places à 8,35$ par jour.»
- Mathieu Lacombe, ministre de la Famille
« Nous nous réjouissons de constater que le ministre de la Famille en arrive au constat qu’il manque de places à 8,35 $ par jour. Dans son plus récent rapport, la Vérificatrice générale mentionne qu’en plus de 46 000 enfants en attente d’une place sur le guichet unique d’accès, 9 000 autres sont dans une garderie non subventionnée en attente d’une place subventionnée », rappelle la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.
La FIPEQ-CSQ se réjouit de voir que M. Lacombe ouvre maintenant la porte à une transformation des GNS en CPE. « Une garderie privée, qu’elle soit subventionnée ou non, reste une garderie privée où les profits vont dans les poches des actionnaires plutôt que d’être réinvestis. En ce sens, le modèle des CPE, qui fait la fierté des Québécoises et des Québécois et qui a été cité comme modèle lors du discours du Trône au fédéral, aurait dû être privilégié pour ce projet de conversion », déplore Mme Grenon.
Rien pour les salariées
La FIPEQ-CSQ déplore par ailleurs que l’annonce d’aujourd’hui reste muette concernant le problème de l’heure dans les services éducatifs à la petite enfance : la pénurie de la main-d’œuvre. « La problématique est encore plus marquée en garderie privée en raison d’une subvention plus basse qu’en CPE et de la recherche de profits », souligne Mme Grenon.
Dans son plus récent rapport, la Vérificatrice générale du Québec met en lumière que de nombreuses garderies privées sont incapables de respecter les ratios de personnel formé. Pour l’année 2018, 66 % des garderies privées non subventionnées et 19 % des garderies subventionnées n’arrivaient pas à avoir deux éducatrices formées sur trois.
Ces données s’ajoutent aux constats du rapport Situation des centres de la petite enfance, des garderies et de la garde en milieu familial au Québec en 2016 qui souligne les nombreux enjeux de rétention du personnel en garderie privée. Au 31 mars 2016, alors que 84 % du personnel éducateur en CPE avait plus de 4 ans d’expérience continue au sein de l’établissement, cette proportion était de 61 % en garderie privée subventionnée et de 22 % en garderie privée non subventionnée.
Or, la situation actuelle est bien pire en raison de la pandémie de la COVID-19. Le gouvernement a dû abaisser le ratio à une éducatrice formée sur trois en mai dernier. « Les intervenantes sont épuisées par toute la surcharge causée par les mesures mises en place en raison de la pandémie. Depuis mars que nos membres sont au front, sans prime et sans reconnaissance, ce qui contribue largement à la démobilisation sur le terrain », se désole Mme Grenon.
Une bonne nouvelle pour les EBP
La FIPEQ-CSQ applaudit le fait que les enfants ayant des besoins particuliers (EBP) fréquentant des garderies nouvellement converties puissent dorénavant avoir accès à une allocation spéciale.
« Le réseau subventionné permet d’assurer une meilleure qualité de service pour nos enfants les plus vulnérables. Il s’agit d’une excellente nouvelle pour les parents d’enfants ayant des besoins particuliers puisqu’ils pourront obtenir des subventions additionnelles pour leur enfant », termine Mme Grenon.
Conférence de presse du ministre
Annonce concernant la conversion de places en services de garde éducatifs à l’enfance
ANNONCE | J’annonce aujourd’hui un pas de plus dans le développement de notre réseau de services de garde éducatifs à l’enfance.Nous lançons la première phase d’un appel de projet pour convertir 3 500 places non subventionnées en places à 8,35$ par jour. On le fait dans les régions où les parents ont actuellement le moins de chance d’en avoir. C’est un pas de plus vers davantage d’équité pour eux.Cette conversion est souhaitée depuis des années par les parents et réclamée depuis tout aussi longtemps par les propriétaires de garderies. On vous a entendus. Aujourd’hui, on passe à l’action! 😊👩👧👦
Posted by Mathieu Lacombe – Député de Papineau à l'Assemblée nationale du Québec on Thursday, October 22, 2020
Découvrez le communiqué de presse émis par le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe.