Des questions sur la maternelle 4 ans
22 février 2019
Le Conseil québécois des services éducatifs à la petite enfance du Québec (CQSEPE) et la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) veulent des réponses claires aux questions du réseau des services éducatifs à la petite enfance à l’occasion de l’interpellation du ministre de la Famille à l’Assemblée nationale.
D’entrée de jeu, le CQSEPE et la FIPEQ-CSQ soulignent que les 5000 classes de maternelles 4 ans annoncées par le gouvernement correspondent au transfert de tous les enfants de 4 ans vers l’école. Malgré son discours sur le «libre-choix» des parents, le gouvernement Legault cache bien mal ce qui semble être sa véritable volonté.
Dans son annonce improvisée de mercredi dernier, le ministre de la Famille a annoncé qu’il demandait aux bureaux coordonnateurs de développer les 8000 places qui ne sont pas occupées dans le milieu familial. Pourtant, l’étude d’impact sur la maternelle 4 ans commandée par le Ministère de l’Éducation démontre noir sur blanc que leur implantation causeront des dommages importants sur les services éducatifs en milieu familial, allant jusqu’à des fermetures de services et des pertes d’emplois. « Est-ce que l’entêtement du gouvernement Legault face à son projet de déploiement universel des maternelles 4 ans cache une volonté d’affaiblir et de diminuer considérablement le nombre de services éducatifs offerts en milieu familial ? », se demande Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.
Le CSQSPE et la FIPEQ-CSQ demandent à ce que le ministre de la Famille protège et valorise le réseau qu’il représente plutôt que de s’entêter en se ralliant au projet d’implantation des maternelles 4 ans pour tous. « Nous souhaitons obtenir des réponses claires à nos questions : qui a demandé la mise sur pied de maternelles 4 ans pour tous ? Pourquoi ne pas tenir compte de l’opinion des acteurs et actrices du milieu, des chercheurs en petite enfance, de la population ? Pourquoi ne pas faire confiance au réseau des services éducatifs en CPE et en milieu familial qui ont pourtant développé une expertise pour soutenir le dépistage précoce des tout-petits ?» questionne Francine Lessard, directrice générale du CQSEPE.
Enfin, alors que le premier ministre François Legault qualifiait les intervenantes en petite enfance de «techniciennes de garde», le ministre de la Famille doit clarifier sa position. «Le ministre est-il d’accord avec son premier ministre que le réseau scolaire peut mieux répondre aux enfants avec des besoins particuliers? Pourquoi à l’heure actuelle, des commissions scolaires et des intervenants du milieu de la santé recommandent-ils à des parents de laisser leurs enfants en services éducatifs à la petite enfance?», poursuivent Mmes Lessard et Grenon.
La coalition formée du CQSEPE, de la FIPEQ-CSQ et de l’Association des cadres des CPE (ACCPE) poursuivra ses journées d’actions régionales ce vendredi en après-midi pour favoriser la signature d’une pétition demandant au gouvernement du Québec de reconnaître l’expertise des CPE et des services éducatifs en milieu familial, de mettre fin au projet de déploiement universel des maternelles 4 ans et de se concentrer sur l’accessibilité et le renforcement des milieux déjà existants. Plus de 25 000 personnes ont signifié leur désaccord avec le projet en signant la pétition en version électronique. À celles-ci s’ajouteront les signatures de la version papier.