Le ministre Lacombe doit résoudre la crise en petite enfance pour mettre en œuvre les recommandations de la commission Laurent
4 mai 2021
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) est reconnaissante que la plupart de ses recommandations ont été retenues par la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse (CSDEPJ) dans son rapport final, présenté hier. Il est indispensable, selon la fédération, que tous les enfants du Québec, particulièrement les enfants en situation de vulnérabilité ou ayant des besoins particuliers, aient accès à un service éducatif à la petite enfance de qualité, régi et subventionné. Selon elle, le gouvernement doit tout mettre en œuvre pour y garantir l’inclusion de 100% des enfants vulnérables pour les protéger et pour leur permettre de développer leur plein potentiel, malgré leur contexte de vie.
Parmi les propositions de la FIPEQ-CSQ retenues dans le rapport des commissaires, nous pouvons lire notamment qu’il faut :
- « Garantir l’accès des enfants en situation de vulnérabilité personnelle, familiale et/ou sociale à un service de garde éducatif à l’enfance. »
- « Déployer des stratégies pour rejoindre les familles vulnérables afin qu’elles utilisent les places mises à leur disposition. »
- « Augmenter les places-protocole en CPE dans les quartiers défavorisés, en élargissant les sources de références et en assurant l’implication d’une intervenante pour soutenir l’intégration de l’enfant. »
D’ailleurs, cette dernière était en lien avec une recommandation dans le même sens concernant les responsables en services éducatifs en milieu familial (RSE), afin que les milieux familiaux puissent également établir des protocoles avec différents partenaires comme les CISSS, les CIUSSS et les organismes communautaires, mais celle-ci n’a pas été retenue par la commission, malgré qu’elle y soit mentionnée dans le rapport. Un moratoire sur la signature de nouvelles ententes par les services éducatifs en milieu familial est en vigueur depuis 2006 et la FIPEQ-CSQ espère la levée de ce moratoire par le gouvernement, afin de permettre la création rapide de places pour les enfants vulnérables particulièrement pour ceux des plus petites municipalités en région.
La FIPEQ-CSQ rappelle qu’elle adresse des demandes afin d’améliorer la prévention et l’accès aux services pour les milieux défavorisés au ministère de la Famille depuis plusieurs années. Elle se dit satisfaite que le ministre Mathieu Lacombe se soit engagé, ce matin, à prendre la situation en main et de ne plus laisser tomber ces enfants à travers le filet social québécois. La FIPEQ-CSQ souligne que ce filet est tissé à la base par le réseau des services éducatifs à la petite enfance et que s’il n’y a rien de plus important, selon le ministre, que de s’occuper de nos enfants, il faut mettre les bouchées doubles pour y ajouter incessamment des ressources.
En effet, la prévention est la clé et, selon la FIPEQ-CSQ, il faut agir rapidement pour résoudre la crise sans précédent dans le réseau des services éducatifs à la petite enfance afin de pouvoir donner une chance égale à tous les enfants. Elle demande au ministre de la Famille de reconnaître l’expertise des intervenantes en petite enfance, qui sont sur la première ligne d’intervention auprès des familles au quotidien. La fédération demande aussi de prioriser l’amélioration de leurs conditions de travail, pour s’assurer que les salariées les plus expérimentées ne quittent pas le réseau et conservent le lien d’attachement précieux avec les enfants les plus vulnérables, mais aussi de bonifier les outils à leur disposition pour qu’elles puissent offrir des interventions de qualité. Surtout, la fédération met un accent particulier sur la nécessité d’accorder un accès accru et facile vers le réseau des services éducatifs à la petite enfance aux familles vivant en milieu défavorisé qui, trop souvent, ne le fréquentent pas.
« Nous sommes tout à fait d’accord avec les conclusions de la commission Laurent qui préconise les droits des enfants et la prévention sur toute la ligne. Sans surprise, plusieurs recommandations du mémoire présenté par la FIPEQ-CSQ ont été retenues par les commissaires, soulignant l’importance du réseau des services éducatifs à la petite enfance. Nous sommes le service parfait pour mettre en place des pratiques préventives. Nous sommes en contact avec les familles au quotidien et il arrive souvent que nous les aidons à trouver les ressources nécessaires. Donc, si on veut assurer l’égalité des chances, comme l’a souhaité aujourd’hui le ministre de la Famille, il faut garantir l’accès aux services éducatifs régis et subventionnés à tous les enfants du Québec, surtout aux plus vulnérables et ceux ayant des besoins particuliers. Si on veut remettre l’enfance au cœur de nos décisions, comme il s’est engagé de le faire, il faut mettre fin à la pénurie d’intervenantes dans notre réseau de centres de la petite enfance et de milieux familiaux régis et subventionnés et, enfin, créer les milliers de places qui manquent pour les familles du Québec. » – souligne Valérie Grenon, présidente de la FIPEQ-CSQ.
Pour consulter le rapport intégral, rendez-vous sur le site de la commission spéciale.