27 avril 2021

Le 20 avril dernier, le ministère de la Famille ainsi que la Mutuelle provinciale de négociation des conventions collectives des centres de la petite enfance (une association de CPE qui représente une quarantaine de CPE) ont déposé et présenté des demandes normatives à vos représentantes à la table de négociation nationale. Les demandes normatives sont celles qui ne portent pas sur des sujets d’incidence financière.  De ce fait, un autre dépôt patronal est à venir avec, notamment, une réponse relativement à notre demande salariale.

Nous avons été à la fois choquées et abasourdies du contenu des demandes normatives : cette réaction s’explique par le fait que nous ne croyons pas qu’il était possible que le ministère et les employeurs puissent imaginer une seconde que de retirer des droits aux intervenantes en petite enfance soit une option face à la crise que nous vivons dans le réseau de la petite enfance. Les propositions de la partie patronale incluent notamment une réduction des droits parentaux et de la conciliation famille, travail et vie privée, moins de garanties d’heures pour les éducatrices remplaçantes ainsi que la possibilité d’imposer des heures supplémentaires obligatoires aux intervenantes. Il faut savoir que ces demandes s’ajoutent à celles qui sont revendiquées par les employeurs à la table de négociation regroupée, à laquelle les directions de CPE soutiennent qu’il faut notamment assouplir la procédure de probation à la faveur des gestionnaires et mettre l’entière responsabilité relative au renouvellement des demandes d’absences d’empêchements aux éducatrices. Comme si nous n’en avions pas déjà assez sur les épaules!

Comment imaginer que les directions de CPE peuvent songer que de nous imposer des heures supplémentaires est une solution adéquate à la pénurie de personnel, alors que nous sommes à bout de souffle depuis plusieurs années, et ce, bien avant la pandémie? Comment expliquer que de nous retirer des droits parentaux à nous qui sommes des mères de famille pourrait s’avérer une solution afin de nous valoriser dans notre travail et nous motiver à continuer à nous occuper des enfants de milliers de femmes québécoises, leur permettant ainsi de demeurer sur le marché du travail?

Depuis trop d’années, le ministère de la Famille et les directions de CPE profitent du fait que les intervenantes en petite enfance sont des femmes passionnées, qualifiées, dévouées et attachées à leur profession. C’EST ASSEZ! Les remerciements superficiels et l’indifférence du ministère de la Famille et des employeurs face aux solutions que nous proposons doivent cesser. Nous devons vous entendre le dire et le crier.

Pour ce faire, dans les prochaines semaines, nous vous proposerons des actions afin de nous mobiliser et informer tant les directions de CPE que les parents que nous sommes épuisées. Nous sommes épuisées à la fois par la charge de travail, mais également par le manque de reconnaissance de la part de ceux qui ont le pouvoir de renverser la vapeur et d’offrir de bonnes conditions de travail aux intervenantes, mais qui décident consciemment d’aggraver la situation. Nous devons faire reculer la partie patronale dans ses demandes insensées et nous devons leur faire entendre raison.

Nous sommes impatientes de connaître la position du ministère et des employeurs quant à nos revendications syndicales et, principalement, quant à nos revendications salariales qui visent essentiellement à vous rémunérer convenablement. Nous avons confiance que nos vis-à-vis se rendront à l’évidence que l’augmentation des salaires des intervenantes en CPE est la seule marge de manœuvre possible dans le cadre de la pénurie de main-d’œuvre sans précédent que nous vivons dans notre réseau.

Nous sommes attachées aux enfants, nous sommes attachées à nos conditions de travail, nous sommes attachées à notre profession!

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