7 décembre 2017

MONTRÉAL, le 7 déc. 2017  – « Si le ministre Luc Fortin était vraiment sérieux dans sa volonté d’améliorer la qualité des services de garde, il n’aurait certainement pas baissé les bras sur les exigences imposées aux garderies privées dans le projet de loi no 143. »

Telle est la réaction de Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), et de Valérie Grenon, présidente de la Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ), à l’appel de projets du ministre de la Famille pour renforcer la qualité des services de garde publics en milieu familial. Cela soulève également un enjeu d’équité. En effet, l’ensemble des enfants devraient avoir accès à des services adéquats, il est donc questionnable que le gouvernement décide de procéder à la pièce pour un enjeu aussi important.

« Le ministre lance cet appel d’offres alors que près de 40 000 enfants fréquentent toujours des services de garde non régis, où il n’y a aucune obligation de formation pour les intervenantes ni normes minimales de qualité et de sécurité. Comment peut-on croire que Luc Fortin veut améliorer les services quand il choisit de ne pas intervenir pour corriger la situation dans les garderies privées? Les vrais progrès en matière de qualité, c’est là qu’ils peuvent et doivent se faire », soutient Louise Chabot.

Priorité : la qualité

Les responsables de service de garde en milieu familial régi et subventionné membres de la FIPEQ-CSQ trouvent déplorable que le ministre ne s’attaque pas au vrai problème. Elles entendent toutefois offrir de collaborer avec les bureaux coordonnateurs qui participeront à cet appel d’offres pour élaborer des projets qui profiteront aux tout-petits.

« Contrairement au ministre, la qualité, c’est notre priorité. Tous les enfants du Québec ont droit à des services éducatifs à la petite enfance qui leur permettront de se développer pleinement. Chaque jour, nos membres concentrent leurs efforts sur la qualité et la sécurité des enfants plutôt que sur la rentabilité et nous poursuivrons dans cette voie », ajoute Valérie Grenon.

Choisir le réseau public

Les leaders croient que le gouvernement devrait plutôt inciter les parents à choisir le réseau public de la petite enfance, notamment en mettant fin à la modulation des frais de garde. Rappelons qu’en raison de cette modulation et du crédit d’impôt anticipé, le nombre de places en service de garde privé a augmenté de 1 042 %, entre 2007 et 2015.

« Nous avons fait le choix, comme société, il y a 20 ans, d’un réseau public de services de garde éducatifs à la petite enfance, régis et subventionnés, dont la mission première est le développement global de l’enfant. Voilà sur quoi le ministre de la Famille devrait se concentrer. La qualité et la sécurité des services pour tous les enfants, ça n’a pas de prix! », conclut Louise Chabot.